Parlons de tsuki ga michibiku isekai douchuu, mais après avoir vu le nom je pense que vous êtes en train de vous dire : « encore un autre isekai qui est juste un copier coller, une œuvre feignante où le héro est fort sans aucune raison pouvant le justifier, où on utilise bêtement les règles des mmorpg sans chercher plus de réflexion, et où le héro réussi tout sans avoir aucune difficulté », si tsuki ga est ainsi pourquoi aurais je fait tout un paragraphe pour le dénigrer ? On est d’accord ça n’aurait aucun sens.

Mais avant quelques explications, voici un synopsis du manga : Suite à un pacte conclu par ses parents qui étaient d’ancien héros, Makoto Misumi, lycéen est entraîné dans un monde fantastique par la divinité mineure Tsukuyomi. Mais la déesse en charge des humains ne trouve pas notre héro beau et décide de le remplacer par deux autres personnes, mais avant de se débarrasser du héro en le jetant à l’autre bout du monde, elle lui offrit la capacité de communiquer et de comprendre tous les êtres vivants à l’exception des humains. Tsukuyomi, énervé par le comportement de la déesse décide d’offrir son pouvoir magique à
Makoto. Perdu et isoler dans un monde qu’il ne connaît pas, l’adolescent va alors tenter de survivre et de faire ses preuves.

Comme vous avez déjà dû le comprendre, l’acquisition de toutes les capacités est justifiée dès les premiers chapitres, autres différences, il n’y a pas de menu de mmorpg, ni de barre de vie, ni de barre de mp, ni de description qui s’affiche devant lui, ni d’inventaire, et tout ce que le héro sait de l’autre monde il l’a appris en l’étudiant, y compris les capacités. Vous l’avez bien compris ce manga se rapproche plus de la fantasy que du isekai, sauf que serait oublier la définition de isekai, qui est :

« consistant à faire voyager le ou les protagonistes dans un monde parallèle »
« Isekai (異世界) est une contraction japonaise qui signifie “autres mondes” »
Donc le isekai met en scène des personnes dans un monde qui n’est pas le leur, où ils sont des étrangers. Bien sûr ne faisant pas partie du dit monde ils seront différents, penseront différemment et c’est cette même différentiation qui justifiera qu’ils seront rejetés, prit de haut, haïs, abandonnés. En résumé le isekai avait pour but de mettre en scène des parias et ainsi permettre à l’auteur ou l’autrice de pouvoir critiquer les dérives de notre société, plus précisément les exclusion sociales qui ne sont pas si rare en milieu scolaire japonais. Ainsi dans ce manga plus d’une fois notre héro souffrira de sa naïveté mais aussi des
conséquence de cette exclusion, il remettra en question sa capacité à pouvoir être accepté, il essayera de justifier ses différences, mais surtout il portera un masque, il ne cherchera jamais à utiliser sa force ou ces capacités (certes il aura des moments impressionnant) car comme tout le monde il veut vivre heureux et
trouver sa place. Mais je vous rassure tout de suite cette œuvre n’est pas une œuvre pessimiste ou triste, bien au contraire, l’humour est omniprésent dans l’œuvre, beaucoup de personnes le lisent justement pour ça, car c’est drôle et ne s’intéressent pas aux thématiques.

Donc en résumé pourquoi j’aime cette œuvre ? Pour la simple est bonne raison que le genre ne décrit pas le manga, ce manga a sa propre identité. Je ne sait pas pour vous mais je trouve ça agréable de lire un manga qui ne ressemble pas à tous les autres. Je le répète mais l’humour est omniprésent, chaque chapitre est agréable lire, tout en gardant ses thématiques.

 


 

J’ouvre les yeux.
J’ai mal à la tête.
Je me redresse en me frottant le crâne.
Je regarde autour de moi, et je ne reconnais rien.
Il fait sombre et je suis assis sur de la pierre. Elle est plane et à l’air d’avoir été taillée.
Bon, mes souvenirs sont encore un peu confus. Je dois me calmer et réfléchir posément.
Je m’assois donc en seiza comme je le fais toujours avant de tirer à l’arc.
Voilà… inspirer… expirer… un esprit serein et détendu.
Donc qu’est-ce je faisais avant de me réveiller ici…
Ah oui, je venais de finir de donner un cours à Rinon à Tsige, et j’allais jeter un œil à la boutique qu’on avait acheté pour vendre les produits d’Asora.
Je marchais dans la rue et puis… rien, je me suis retrouvé ici.
Pourquoi j’ai comme une impression de déjà-vu ?

……
Ne me dites pas que…
Ça me fait l’effet d’une douche froide et je me lève d’un coup, complétement furibard.
Ne me dites pas que c’est encore un coup de cette déesse de mes deux !!
J’active [Zone], que je constate avec soulagement toujours pouvoir utiliser, et scanne mon environnement direct en l’étendant au maximum.
Un soupir de soulagement, et un peu de déception, m’échappe.
Bon, on dirait que miss bling-bling n’est pas dans le coin. En fait, il semble que je me trouve dans une pièce de taille moyenne d’un bâtiment de proportions telles que [Zone] n’arrive pas à le scanner dans sa totalité. Mais j’ai quand même détecté un gros attroupement à environ 3km d’ici.
Je me tâte un peu d’y aller. Un reste de traumatisme de ma première rencontre avec les hyumains, je crois.
Mais bon, c’est pas comme si j’avais le choix. Je n’arrive pas à ouvrir un portail vers Asora, et vers nulle part d’autre d’ailleurs. Ce qui peut vouloir dire que je devrais trop attendre de secours de la part de mes « suivantes ».
Je vais devoir user mes semelles et espérer que ceux là-bas seront mieux lunés que cette hyumaine dans le désert… Y repenser me fait encore mal…
Je lève ma main à hauteur de mes yeux et regarde les draupnirs passés à mes doigts.
Normalement, avec ça, ils ne devraient pas avoir l’impression qu’une bande de seigneurs-démons leur tombe sur la couenne. En tous cas, ça marchait à Tsige et à
Zenno… avant que Tomoe et Mio ne la rayent de la carte.
Bon, y a pas à tortiller. Je m’ébroue un peu et inspire un grand avant de sortir de la pièce.
Il semblerait que je sois toujours capable des mêmes prouesses physiques que dans le monde de la déesse car même en trottinant sans trop me forcer, j’avale les 3km en moins d’une demi-minute.
Non, ça n’a rien à voir avec le fait que cet endroit me fait flipper.
À l’arrivée, et bien… comment dire…
Quand j’étais môme, j’ai vu à la télé une rediffusion du concert d’une idole se trémoussant devant des centaines de fans agitant pancartes, banderoles et des
bâtonnets lumineux. J’avais changé de chaine assez vite.
Et là, devant mes yeux, c’est… un concert d’idole, il n’y pas d’autre terme.

Je vois sur les pancartes et banderoles des “I LOVE TODAG“, “NIE LI <3“, et même
certains attardés brandissent des “C KAN KI SOR TODAG“.
Et les gens de cette foule… les gens…
OUUUIIIIIIIIIIIIIINNNNNN !
Les larmes jaillissent d’un coup.
Ces gens… ils sont aussi moches que moi !
Quel baume pour mes pauvres yeux après toutes les gravures de mode que je me suis tapé chez cette Divine Salope.
J’enlève mon masque et essuie mes larmes d’un coup de manche. Avec ce boucan, personne ne semble m’avoir remarqué.
Les yeux encore un peu humides, je regarde donc l’origine de tout ce ramdam.
Sur une sorte de scène, il y a un rouquemoute, l‘objet de toute cette vénération. Il se trémousse, agite les bras, envoie des clins d’œil qui font tomber des filles en pâmoison.
Sa tenue me semble assez daté, d’influence clairement asiatique, sans doute chinoise. En tous cas, je ne me souviens pas d’en avoir vu quand j’étais encore au Japon, mais ça me semble si loin…
Alors que je regarde, je remarque une silhouette marchant vers moi. Enfin, marcher… je devrais plutôt dire tituber, vu comment il a l’air prêt de mordre la poussière à chaque pas. Dès qu’il est assez près de moi, il se laisse carrément tomber dans bras et je remarque alors qu’il tient une bouteille à moitié vide de vodka. Ce qui explique sans doute son état.
Il lève mollement la tête et me regarde alors que je le soutiens, puis d’une voix pâteuse, il marmonne : « Par la moustache de ma babouchka, z’y z’est pas Makoto Misumi. T’as pas à être izi. T’es trop compliqué à cleané… » et autres grognements m’invitant à déguerpir.
Ce que j’aimerai bien, car vu son haleine, j’ai peur que si quelqu’un craque une allumette à proximité, on ait le droit à feu de joie. Non que ça risque de me faire quelque chose, mais bon…
Je vois alors des ombres sur la scène derrière le rouquin, « Nie Li » si j’en crois ses groupies. Ne m’attendant pas vraiment à une réponse, je demande quand même à mon nouvel « ami » ce que sont ces personnes.

Sa réponse : « Eux ? ze z’ont les Nazca, burp.
– Nazcas ? Comme cet ancien peuple d’Amérique du Sud ?
– Non, non. Les éditions Nazca. Ils nous prêtent Nie Li..
– Hein ? Tu me dis, qu’en gros, des gens avec un nom d’un peuple disparu sud-américain
s’occupe d’un gars visiblement typé asiatique ?
– Brouih. Mais z’ont pas ricains.
– Et tu trouves ça logique ?
– Brouih

Puis il repart dans ses divagations à mon sujet, de manga compliqué à traduire et autres délires dont je ne pige rien.
Alors que je sens se préparer une migraine carabinée, un autre type, portant une cagoule rouge avec des yeux blancs cerclés de noir et une tenue complète rouge et noir en lycra.
C’est un fan de SM ? M’approche pas !
Pourtant, si, il approche et me prend mon bras libre et met d’autorité dans ma main un rouleau de pâte en me disant :

« Tiens, une chimichanga. Mange-la ! »
– Hein ? Quoi ? Vous êtes qui ?
– Moi ? Juste un caméo inutile dont l’auteur se sert comme deus ex machina. Bye !

Et puis il repart et disparaît dans la foule, me laissant planté-là avec cette chimichanga dans la main. Je regarde ce rouleau de pâte farci comme s’il allait me sauter à la gueule.

Bon, niveau bizarrerie, je crois avoir atteint le pompon, donc, qu’est-ce que je risque ?
Je mords donc dans le chimichanga. Et alors je comprends tout le baragouinage de la loque pleine de vodka, que je laisse d’ailleurs tomber par terre. Donc c’est ça, il n’y pas assez de personnel pour s’occuper de mon manga, entre autre ? Ça peut se régler assez facilement.
Par un peu de nettoyage par le vide.
Avec un mauvais sourire, j’invoque un brid et lui donne la forme d’un arc, celui-là même qui a rendu Shen, enfin, Tomoe quand elle avait encore une forme de Grand Dragon, SDF.
Et je décoche une « flèche » droit sur la scène.
Quelle douce déflagration à mes oreilles.
Je ne devrais pas, mais j’éprouve en grand plaisir devant la scène en morceaux. Par contre, je ne vois nulle part Nie Li.
Alors que la poussière retombe et que les fans crient encore, j’utilise [Zone] pour tenter de le repérer.
Et alors, une voix désincarnée résonne.

« Héhéhéhé, je commençais justement à m’ennuyer à faire le pitre. Voyons combien de temps tu vas durer. »

Paniqué d’un coup, j’élève une barrière autour de moi. C’est Tsukuyomi qui m’a donné [Zone] ! Un dieu ! Pourquoi est-ce que je n’arrive pas à le détecter ?
En proie des sueurs froides, je regarde tout autour de moi, tentant de repérer Nie Li. Puis…

BOUM !!!!

Quelque chose heurte ma barrière, puis, comme un écran qui déconne, une silhouette clignote puis Nie Li finit par apparaître, collé à la barrière comme à une vitre.
On se dévisage tout les deux, et un ange passe.

… Eh bien… C’est… décevant.
Sans perdre un instant, je fais apparaître des brids à la suite et mitraille Nie Li qui recule sous ce feu roulant.
Ç’a l’air de le blesser, mais pas au point de le rendre incapable de se battre.
Bon, je n’ai pas envie d’avoir d’autres mauvaises surprises du genre de sa capacité d’invisibilité, du coup, goûte à ça, le continental !
Un brid bien chargé, spécialité de la maison !
Le projectile de la taille d’un ballon de foot file vers lui et le cueille en pleine tête,
l’envoyer bouler sur plusieurs mètres avant de s’arrêter et de rester-là, inerte et inconscient.
Je m’approche et pour faire bonne mesure, lui balance un bon coup de pied renforcé
dans les côtes, sous les cris horrifiés de ses groupies qui ont eu le courage de s’approcher.
Bon voilà, ça, c’est fait. Maintenant, on peut s’occuper de mon manga ?